#societe: 𝐒𝐨𝐮𝐦𝐚𝐢𝐧 𝐒𝐢𝐧𝐢𝐧𝐨𝐮, 𝐀𝐛𝐛𝐚 𝐠𝐚𝐫𝐝𝐞 𝟒𝟕 𝐚𝐧𝐬 𝐚𝐮 𝐬𝐞𝐫𝐯𝐢𝐜𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐄𝐅𝐎𝐃

Ancien gardien dans un centre, il fut recruté par le 𝒇𝒓𝒂𝒏ç𝒂𝒊𝒔 𝑷𝒊𝒆𝒓𝒓𝒆 𝑴𝒐𝒓𝒊𝒄𝒆. 𝑬𝒏 𝒇é𝒗𝒓𝒊𝒆𝒓 1979, le Tchad connut sa première guerre civile. La ville N’Djamena était sens dessus dessous. Le pillage devint systématique. Aucun établissement n’était épargné.

Face à la menace que cette situation représentait pour des milliers de livres et documents du 𝐂𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝’É𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐅𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐃é𝐯𝐞𝐥𝐨𝐩𝐩𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 (𝐂𝐄𝐅𝐎𝐃), il décida, sans se référer à la hiérarchie, de transférer l’ensemble du dispositif matériel et immatériel chez lui, dans le quartier d’Amriguebé. En cours de route, le convoi chargé des livres fut intercepté par les forces combattantes du 𝐂𝐨𝐧𝐬𝐞𝐢𝐥 𝐝𝐞 𝐂𝐨𝐦𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐅𝐨𝐫𝐜𝐞𝐬 𝐀𝐫𝐦é𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐍𝐨𝐫𝐝 (𝐂𝐂𝐅𝐀𝐍), 𝐝𝐞 𝐇𝐢𝐬𝐬è𝐧𝐞 𝐇𝐚𝐛𝐫é. Après explications, l’itinéraire du convoi fut changé . Les documents et les livres furent acheminés dans les locaux du CCFAN et en furent retirés après la guerre, une fois la situation stabilisée.

Tout au long de la crise, de nombreuses tentatives de pillage et de vandalisme visant le CEFOD furent déjouées par Papa Soumain Sininon « le gardien par ses risques et périls.

Âgé de 87 ans et père de 24 enfants (8 filles et 16 garçons), Papa Soumain Sininon a sauvé le patrimoine culturel tchadien pendant les 47 ans de braise qu’a connues le Tchad. Il a collaboré avec tous les directeurs du CEFOD jusqu’à aujourd’hui,𝐧𝐨𝐭𝐚𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐑𝐨𝐛𝐞𝐫𝐭 𝐋𝐚𝐧𝐠𝐮𝐞 (𝟏𝟗𝟔𝟔-𝟏𝟗𝟕𝟗), 𝐏𝐡𝐢𝐥𝐢𝐩𝐩𝐞 𝐀𝐮𝐛𝐢𝐧 (𝟏𝟗𝟖𝟒-𝟏𝟗𝟗𝟎), 𝐉𝐞𝐚𝐧 𝐆𝐞𝐥𝐢 (𝟏𝟗𝟗𝟎-𝟏𝟗𝟗𝟑), 𝐀𝐥𝐛𝐞𝐫𝐭 𝐋𝐨𝐫𝐞𝐧𝐭 (𝟏𝟗𝟗𝟑-𝟐𝟎𝟎𝟐), 𝐑𝐢𝐜𝐡𝐚𝐫𝐝 𝐄𝐫𝐩𝐢𝐜𝐮𝐦 (𝟐𝟎𝟎𝟐-𝟐𝟎𝟎𝟕), 𝐁é𝐫𝐢𝐥𝐞𝐧𝐠𝐚𝐫 𝐃𝐚𝐭𝐡𝐨𝐥 (𝟐𝟎𝟎𝟕-𝟐𝟎𝟏𝟑) 𝐞𝐭 𝐘𝐯𝐞𝐬 𝐃𝐣𝐨𝐟𝐚𝐧𝐠 𝐊𝐚𝐦𝐠𝐚 (𝟐𝟎𝟏𝟑-𝟐𝟎𝟏𝟖), 𝐚𝐢𝐧𝐬𝐢 𝐪𝐮𝐞 𝐋𝐮𝐝𝐯𝐢𝐜 𝐋𝐚𝐝𝐨, 𝐥𝐞 𝐝𝐢𝐫𝐞𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐚𝐜𝐭𝐮𝐞𝐥.

De nombreux étudiants de l’Université du Tchad et de l’Université de N’Djamena dont un nombre important se retrouvent sur l’échiquier politique du pays.

Dans le contexte actuel, le marché de la sécurité est envahi par de nouveaux acteurs, les entreprises de sécurité privée. Comme l’ont souligné les travaux de Dr Saly 𝗕𝗮𝗸𝗮𝗿𝗶 𝗲𝘁 𝗕𝗲𝗶𝗻𝗲 , la fonction de gardien traditionnel, Abba garde, est sérieusement menacée par ces jeunes issus des entreprises de sécurité privée.

Le CEFOD est l’un des plus importants centres de documentation d’Afrique centrale. Il est la vitrine du Tchad dans le domaine du savoir et de la production scientifique. Son rayonnement est le fruit des efforts de multiples acteurs, mais l’apport de Soumain Sininon est incontestable. En sauvant les livres, il a préservé le patrimoine culturel et scientifique du Tchad dans un contexte extrêmement difficile.

Aujourd’hui âgé de 87 ans, Soumain Sininon ne 𝐦é𝐫𝐢𝐭𝐞-𝐭-𝐢𝐥 𝐩𝐚𝐬 𝐥’𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐡𝐚𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐚𝐮𝐭𝐨𝐫𝐢𝐭é𝐬 𝐝𝐞 𝐥’É𝐭𝐚𝐭 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐧𝐜𝐢𝐞𝐧𝐬 é𝐭𝐮𝐝𝐢𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐮𝐧𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐢𝐭é 𝐝𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮𝐬 𝐜𝐚𝐝𝐫𝐞𝐬 à 𝐭𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐧𝐢𝐯𝐞𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐥’É𝐭𝐚𝐭 ? Faisons quelque chose pour Papa Soumain Sininon pour les services rendus à la nation. Il fait partie des grands hommes de ce pays, et aux grands hommes, la nation est reconnaissante .

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