#TCHAD #Gouvernance : La descente inopinée du Maréchal du Tchad à Djermaya : Ça a du bon !
La visite surprise du Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno sur le chantier de la centrale thermique de Djermaya et à la raffinerie de N’Djamena ne l’a pas laissé indifférent. En quelques heures, le Chef de l’État a dressé un tableau sombre des dysfonctionnements qui gangrènent l’administration tchadienne. Ses paroles, empreintes de déception et d’exaspération, résonnent comme un coup de semonce pour un gouvernement englué dans la bureaucratie et la complaisance.
Le constat est sans appel, des rapports trompeurs, des travaux en retard et une absence flagrante de suivi. « Je suis déçu parce que le compte rendu qu’on m’a fait et ce qui est réel sur le terrain est vraiment et complètement différent » a-t-il martelé. En dénonçant cette pratique des “faux rapports” et des chiffres déconnectés de la réalité, le Maréchal a mis en lumière l’écart béant entre les discours officiels et la souffrance quotidienne des Tchadiens.
L’exemple de la route N’Djamena-Djermaya est édifiant. Un tronçon censé se parcourir en moins de 30 minutes a nécessité plus d’une heure. « J’ai vu et j’ai expérimenté, et je comprends la souffrance des usagers tchadiens » a-t-il souligné. Ce calvaire, qui touche aussi bien les vivants que les morts que l’on accompagne à leur dernière demeure au cimetière de Lamadji, symbolise les promesses non tenues et l’incapacité à répondre aux besoins de base.
Le Maréchal ne s’est pas arrêté à la critique. Il a donné des instructions claires pour un changement de cap immédiat « C’est fini le temps des discours. Chaque responsable doit descendre sur le terrain ». En exigeant des ministres et des hauts fonctionnaires qu’ils quittent leurs bureaux climatisés pour aller constater la réalité, il impose une nouvelle dynamique d’action et de responsabilité.
Mais ce constat brutal soulève aussi des interrogations sur l’entourage du Président. Qui sont ces conseillers et responsables qui lui mentent et pénalisent ainsi tout un peuple ? Le Maréchal l’a dit sans détour : « Nos responsables ne sont jamais sur le terrain… Ils mentent au peuple et ils me mentent aussi ». Cette révélation met en lumière un besoin urgent de réformes et de redressements, tant au niveau de la gestion des projets qu’au sein même de l’appareil gouvernemental.
Cependant, cette descente inopinée montre aussi un aspect positif. Elle prouve que le Chef de l’État est à l’écoute et prêt à affronter la vérité. Si ces visites se multiplient et que des actions concrètes suivent, la confiance de la population pourrait être restaurée. Comme il l’a affirmé, « À partir d’aujourd’hui, c’est le temps de l’action ».
Il est donc essentiel que cette impulsion ne soit pas un feu de paille. Le peuple tchadien attend des résultats visibles et durables. Les chantiers doivent avancer, les services publics doivent s’améliorer, et les responsables doivent rendre des comptes. En redonnant à l’État sa fonction première, servir le peuple, cette descente inopinée pourrait marquer le début d’un nouveau chapitre.
Le Maréchal a montré la voie. Reste maintenant au gouvernement et à l’ensemble des acteurs concernés de suivre son exemple et de faire preuve de la même détermination pour transformer les paroles en actes. Le peuple tchadien est fatigué des promesses. Il réclame des résultats. Cette sortie a du bon, mais elle appelle à une vigilance et à une mobilisation continues.